Historique de la région
Dès les premiers effets du tourisme, Le Tréport fut une destination choisie par la grande métropole parisienne. Le début des années 1900 avec l’avènement du chemin de fer, des constructeurs parisiens remarquèrent le site du Tréport, de Mesnil-Val et de Mers les Bains. Un ensemble bien placé à l’embouchure de la rivière « La Bresle ». Elle marque également la limite avec la Picardie et la Somme. Sa proximité avec Paris en fait un atout majeur.
Beaucoup de villas destinées pour les villégiatures d’été s’y contruisent donc. En front de mer au Tréport et à Mers les Bains, éparpillées sur les coteaux de la Valeuse de Mesnil-Val voisine. On dit actuellement « le style belle époque ». De longue date, Le Tréport fut connu pour son abbaye St Michel. Pendant de l’Abbaye St Michel situé sur le même Mont à la sortie de la rivière « Le Couesnon ». Ces deux abbayes délimitaient les frontières de la Normandie, placées ainsi sous la protection de l’archange St Michel par les ducs de Normandie, à l’époque.
De 1066 à 1214 le duché unifié à l’Angleterre, le chenal ‘La Manche » était un boulevard d’échanges commerciaux importants. Il est bien dommage pour l’impact touristique actuel que Le Tréport soit privé de son Abbaye St Michel, détruite pendant la révolution Française. En même temps que de jolies villas estivalières se construisaient au Tréport à Mesnil-Val et à Mers les Bains, un contorsium parisien établie, après en avoir acquit les terrains sur les falaises du Tréport, un immense complexe touristique. Avec deux Hôtels, le Golf-Hôtel et Trianon Hôtel, des villas et des jeux. Terrain de Golf 18 trous, tennis et terrain de Hockey. Celui ci fut dénommé « Tréport-Terrasse ».
Pour un accès plus facile, un funiculaire est installé avec percement de la falaise. Reliant ainsi le plateau, en haut des falaises, lieu des constructions et le bas de la ville et la plage. Pour l’époque ce projet audacieux, révolutionne par le confort de ses installations. Le Tréport, Mesni-Val et le Bois de Cise proche en Picardie, étaient déjà connus de célébrités littéraires pouvant voyager. Ainsi Victor Hugo y séjourna plusieur fois dans les années 1835 et 1837. Flaubert et Maupasant, écrivains normands traduisent les charmes de ces havres dans différentes nouvelles.
Après tant de luttes pour reconquérir leur Duché Normand avec la guerre de cent ans, c’est en 1801 que la couronne d’Angleterre abandonne officiellement ses prétentions sur le continent. Seules demeurent à la couronne les Iles Jersey, Guernsey et Sark. Oubliées sans doute dans tout ces conflits. Celles ci sont actuellement les Iles Anglo-Normandes avec leur statut bien spécial et règles qui remontent au temps du duché Normand.
Ainsi quelques années après et le 7 septembre 1843, Le Tréport eut les honneurs de la visite de la Reine Victoria faite au roi Louis Philippe. Scellant » l’entente cordiale » entre les deux peuples. La Reine Victoria qui adorera son petit Napoléon (III) dans son refuge outre-manche, appréciait également Louis Philippe pour ces conclusions pacifiques. Celles-ci se concluèrent en sa résidence d’été du Château d’ Eu, à 4 km du Tréport. La reine y séjourna 5 jours en visitant ce comté d’ Eu où nombre d’entre-eux sont pairs d’Angleterre et inscrits en la Cathédrale de Canterbery. Peu de temps après cet accord, la Reine accueillera en Angleterre ce roi pacifique où il dut se réfugier après la révolution de février 1848. Comme bien d’autres, Victor Hugo le suivra dans ce refuge après le coup d’Etat parisien du 2 décembre 1851. Il n’ira pas loin, dans les Iles Normandes. Il ne fut pas très sociable dans ses écrits avec la Reine Victoria durant son exil à Jersey. Elle dut le déplacer à Guernsey où il y résida jusqu’en 1870, date à laquelle il pût rentrer en France.
Cet essor touristique, dans ce nouveau siècle, dû aux nouveaux moyens de transport, les premiers chemins de fer, la vitesse en plus jusqu’à trente Km/h. Allait rapprocher les distances. Le Tréport était tout près. Mais un autre fait spectaculaire allait faire des émules et entrainer un nouveau style de société et par là même, commercial. En 1822…. Par une belle journée ensoleillée, les Dieppois ont eu la surprise de rencontrer sur la plage la duchesse de Berry, nièce du Roi Louis XVIII s’ébattre, avec quelques demoiselles de compagnie, dans la mer. Sans doute une Brigitte Bardot de l’époque qui aimait la nature. L’exemple murit et après quelques années, elle venait de lancer « les bains de mer ». Performance sportive nouvelle, « osée » que la duchesse de Berry, sans le vouloir allait voir se développer tous les étés en « saison balnéaire ».
La Monarchie de Juillet vit naître le tourisme balnéaire et c’est sous le Second Empire que la « Société parisienne » adopta la mode des bains de mer. En 1908 un appartement meublé coute de 150 à 300 Frs le mois au Tréport. Un cérémonial alors fut organisé avec règles pour la pudeur et de bienséance. C’est le début aussi « des guides nageurs ». Il est amusant de se « plonger » dans les récits historiques du Vieux Tréport. Nous y découvrons toute cette procédure » du bain de mer à la lame » qui devait bien prendre du temps, alors qu’aujourd’hui en un simple déshabillage, le bain est déjà pris.
La proximité du grand centre urbain parisien allait faire exploser Le Tréport avec « les bains de mer ». Les parisiens n’iraient plus danser le dimanche dans les guinguettes des bords de Marne. Ou d’autres dans leur « Maison de banlieu ». C’en était fini. Ils allaient prendre les trains de plaisir le dimanche pour le bord de la mer ou une location chez l’habitant ou mieux, faire construire leur villa au bord de la mer.
Ainsi toute la Normandie en premier lieu, profita de ce « choc touristique balnéaire ». Proximité, sites pittoresques, bord de mer, douceur avec le »Noroit » ce vent doux de mer qui souffe en Normandie. Le Tréport a ces atouts. Avec ses « bains de mer » reconnus bénéfiques et vivifiants, il est aussi actuellement un lieu de passage et de week end, tout au long des saisons estivales, pour les flux venus du Nord et du Benelux, vers la Bretagne. Il garde bien sûr aussi la destination préférée des régions parisiennes de week end tout au long de l’année pour ses marchés aux poissons.
Il reste actuellement au « Tréport Terrasses » le Golf-Hôtel dans son parc, où était installé 6 courts de tennis et le terrain de Hockey. A la place de ces jeux il accueille maintenant dans une partie du parc, un camping-caravaning de confort. Le Camping International Du Golf.
Inauguré en Juillet 1914 l’hôtel aura d’abord connu son utilisation comme hopital militaire pour sa première saison. avec la déclaration de guerre le 2 août 1914, il assurera l’hébergement et les soins des officiers anglais, tout au long jusqu’en 1919. Au Tréport on entendait le canon du front de la Somme proche. Les 2 cimetières anglais à côté, témoignent de ceux qui n’ont pû regagner leur foyer, convalescent. 2 585 tombes du Commonwealth. Le golf 18 trous a fait place à une zone pavillonnaire en extension du Tréport enserré contre la falaise. Le funiculaire a été remis en service reliant ainsi les deux niveaux de la ville du Tréport. On accède ainsi au port et à la plage en 3mn.
Parallèlement dans la petite station balnéaire de Mesnil-Val-Plage, à 4 km à l’Ouest, un ensemble de villas situées sur un terrain boisé sur la petite falaise en bord de mer, a été aménagé en hôtel. Le « Royal Albion Hôtel ». La quiétude du lieu avec pour seul bruit, le ressac de la mer et l’environnement des jolies villas style 1910 installées dans la pente douce de sa valleuse, invita à un confort supplémentaire en rapport du lieu. Région de transition avec le Pays plat du Nord et de la Baie de Somme toute proche, on découvre les falaises entrecoupées des valleuses et de rivières Cauchoises, lieux de l’habitat. Paysage vallonné que l’on nomme « le bocage normand ». C’est ainsi que bien des scènes de film ont attiré les cinéastes, après les écrivains et les peintres. Entrainant dans leurs équipes, comme ces vedettes : Clémentine Célarier, Marcel Amont, Popeck, Jacques Higelin ou Isabelle Nanty, reçues dans le cocon des chambres du « Royal Albion Hôtel ».
Mesnil-Val-Plage à deux pas du Tréport, cette petite plage de Normandie du nord, située sur la commune de Criel-Sur-Mer garde et offre un charme paisible et authentique des premières années touristiques dans un cadre champêtre typique du Pays de Caux. Dans une partie du parc de l’hôtel Royal Albion en surplomb de la mer sur sa petite falaise, un camping de grand confort fut installé. Le « Parc Val d’Albion » offre des places avec une vue panoramique sur la mer. Avec des couchers de soleil jamais égalés. Au pied, tout contre, la petite plage possède bien des jeux et une installation complète de bain de mer avec toute sa tranquilité.